10 Idées reçues

10 Idées reçues

Idée reçue n°1 : La PrEP favorise les contaminations aux IST

Les essais de PrEP n’ont pas montré à ce jour que son usage était associé à la hausse du nombre d’Infections Sexuellement Transmissibles contractées. En effet, les personnes susceptibles d’utiliser la PrEP sont déjà à haut risque d’acquisition du VIH et des IST. Le suivi médical régulier nécessaire à l’usage de la PrEP permet un dépistage plus fréquent des IST, pour les traiter immédiatement et éviter leur transmission.

Idée reçue n°2 : La PrEP est un médicament toxique

La PrEP se base sur l’usage d’un traitement antirétroviral dont les effets secondaires sont bien connus des médecins. Bien que rares, leur possible survenue nécessite un suivi régulier, pour éviter leur aggravation, à l’image d’une altération de la fonction rénale.

La plupart des effets secondaires de l’Emtricitabine / Tenofovir disoproxil, le seul médicament reconnu pour son usage en PrEP à ce jour, sont réversibles, une fois le traitement arrêté.

Idée reçue n°3 : PrEP : pourquoi donner un médicament à des personnes en bonne santé ?

L’idée d’un traitement préventif n’est pas nouvelle : contre le paludisme par exemple ou dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Les publics visés par la PrEP sont à haut risque de contracter le VIH au cours de leur vie sexuelle. En prévenant l’acquisition du virus, la PrEP évite ainsi les complications de santé liées à une contamination et la prise à vie d’une trithérapie, plus lourde que le médicament utilisé en PrEP.

Idée reçue n°4 : La PrEP va créer des virus résistants

Les essais de PrEP ont pointé un faible nombre de virus résistants à l’une des molécules contenues dans l’Emtricitabine / Tenofovir disoproxil développés à la suite d’une contamination au VIH. Celle-ci se produisant en raison de difficultés à respecter le protocole de prises du médicament préventif. Les experts estiment néanmoins que l’impact des résistances éventuelles générées chez les usagers de PrEP est gérable et négligeable par rapport à l’opportunité d’infléchir le nombre de contaminations au VIH.

Idée reçue n°5 : La PrEP c’est pour les salopes

Oui. Mais pas que. Le risque de contamination au VIH ne dépend pas seulement de l’intensité d’une vie sexuelle mais aussi du groupe sexuel auquel on appartient. Par exemple, à pratiques et nombre de partenaires égaux, un homme ayant des rapports avec d’autres hommes a 200 fois plus de risques de contracter le VIH qu’un homme ne couchant qu’avec des femmes. La PrEP s’adresse donc à toutes celles et ceux qui, salopes ou saintes-n’y-touche, se savent à haut risque de contracter le VIH et souhaitent réduire ce risque.

Idée reçue n°6 : La PrEP, ça donne la chiasse !

Cette affirmation vient du fait que l’Emtricitabine / Tenofovir disoproxil, le médicament utilisé en prévention du VIH, est aussi indiqué pour d’autres usages et combiné à des médicaments qui eux ont des effets secondaires avérés sur le système digestif. En réalité lorsqu’elles commencent à prendre la PrEP seulement 10% des personnes vont souffrir de diarrhées et de vomissements, souvent de courte durée et ne nécessitant pas l’interruption du traitement préventif. Si cela vous arrive, n’hésitez pas à contacter votre médecin

Idée reçue n°7 : La PrEP, ça coûte cher !

Sur le long terme, la prévention ciblée coûte bien moins chère que le soin. Il est estimé qu’une contamination au VIH coûte environ 500 000€ au système de soin. En France, l’Emtricitabine / Tenofovir disoproxil est intégralement remboursé pour un usage en prévention depuis 2016. Ce médicament est désormais disponible en versions génériques, tout aussi efficaces et bien moins chères.

Idée reçue n°8 : A cause de la PrEP plus personne ne mettra de capote

Le nombre élevé de découvertes de séropositivité chaque année (entre 6000 et 7000 en France) nous indique qu’il est nécessaire de disposer d’outils complémentaires au préservatif pour lutter contre le VIH. A l’image des stratégies de contraception basées sur la combinaison de plusieurs outils (préservatif, pilule, anneau, pilule du lendemain), la PrEP doit permettre aux personnes de choisir l’offre de prévention la plus adaptée à leur situation.

Idée reçue n°9 : La PrEP c’est le remède miracle contre le VIH !

La PrEP ont donne des résultats prometteurs, indiquant que la prise d’un traitement antirétroviral en prévention peut réduire de manière significative le risque de contracter le VIH. Il ne s’agit pas d’un remède miracle mais d’un outil en plus, en complément de ceux déjà existants comme le préservatif. C’est bien la combinaison de plusieurs outils et stratégies contre le VIH qui permet d’infléchir le nombre de nouvelles contaminations. Ce chiffre a diminué de 7% entre 2017 et 2018, et ce n’est qu’un début !

Idée reçue n°10 : La PrEP c’est pour les gays uniquement !

Si la PrEP est effectivement recommandée chez les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes en raison du risque élevé de contracter le VIH dans cette population, c’est à chacun de se rapprocher de son médecin pour évaluer l’opportunité de recourir à la PrEP. L’Emtricitabine / Tenofovir disoproxil est accessible gratuitement à partir de 2016 en France, sous certaines conditions.